La Grand-Combe : où est passé le kiosque à musique ?

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LE KIOSQUE À MUSIQUE DE LA GRAND’COMBE

À l’époque de Soustelle,
Le kiosque se fit la belle :
Vrai mystère, aussi épais
Que de Tolstoï « Guerre et Paix »…
(Ne pas écrire « guère épais »)

…Ou de celui  » de la Chambre
Jaune  » de Gaston Leroux re-
Publié en dix neuf cent sept,
Date où vit jour notre aubette,
Depuis disparue, c’est bête.

Mais enfin, à La Grand-Combe,
Cette disparition … magique
Ne fut pas prise au tragique,
Ni fit l’effet d’une bombe
Qui eût creusé une tombe.

C’était temps de rénovations,
Où pour un oui, ou pour un non,
On démolissait le passé,
Sans que quiconqu’en fût froissé
Ou en eût le moral cassé.

L’harmonie de la Compagnie
Des mines, donnait sans manie
Des aubades et moult concerts,
Pour amateurs ou bien experts



De sons fougueux ou pépères.

Aujourd’hui, c’est la baguette,
Qui dirige bien l’Orchestre
Variation’s, de maître Dumas,
Des doux printemps aux durs frimas,
Et neiges tombées en amas.

Composera t-on par magie,
Une chanson en sol mineur ?
Un air de douce nostalgie,
À la renommée des mineurs
Qui s’amenuise pour l’heure.

Allons donc, soyons vraiment fous :
Imaginons un mécène
Qui rebâtirait la scène
D’où les notes iraient vers nous
Bondissantes hors les garde-fous.

Au soir du quatorze juillet,
Ou bien au grand bal des pompiers,
Le kiosque vert diffuserait
Des airs qui nous enivreraient
Et nos corps électriseraient.

G.D.©

§

Il court, il court le kiosque,
Le kiosque à musique [de La Grand-Combe] Mesdames.
Il court, il court le kiosque à musique
Le kiosque du [haut]bois joli.
Il est passé par ici,
Il repassera par là.
(Selon une comptine française du temps jadis.)

§

ARTICLE très complet, trouvé sur CPArama.com

LA GRAND’COMBE – Le Kiosque de la Musique
(GARD)
Par ordonnances de 1809, de 1815 puis du 7 mai 1817 la commune des Salles-du-Gardon obtient l’autorisation d’exploiter la houille sur son territoire. Les concessions sont situées dans le secteur de la Grand’Combe, sur la rive gauche du Gardon. En 1836 et 1837, la Compagnie des mines de la Grand’Combe se constitue, dirigée par Paulin Talabot, ses frères Jules et Léon, Louis Veaute et Théophile Delord ; elle obtient un prêt de six millions de francs de l’Etat, afin d’implanter le chemin de fer du Gard, inauguré le 19 août 1840, nécessaire au transport du charbon extrait.

Les premiers projets d’érection de la Grand’Combe en commune indépendante sont étudiés dès 1844 et aboutissent le 17 juin 1846 : la nouvelle commune de la Grand’Combe est créée par distraction de celle des Salles-du-Gardon qui se trouve ainsi confinée sur la rive droite du Gardon ; une partie des territoires de Laval, de Portes et de Sainte-Cécile-d’Andorge sont également annexés dans l’opération. Avec six mille hectares, la Grand’Combe compte ainsi, lors de sa création, trois mille cinq cents habitants (six mille en 1856, neuf mille en 1866, onze mille en 1886, treize mille en 1896).

Préalablement, le 26 février 1845, Paulin Talabot (1799-1885), gérant de la Société des Mines s’est engagé, auprès du préfet du Gard Abric, à faire construire, une mairie, une église, un temple protestant et une école dans la future commune.
Jules Callon (1815-1875) qui prend la direction de la Société des Mines de la Grand’Combe en 1846, commence par immédiatement faire aménager le plateau de Bouzac dit la Grande Place ou place de Bouzac, qui devient le centre d’attractivité de la ville. Les années suivantes, cette place sera complantée de marronniers et de platanes.

La Grand’Combe – Place Bouzac devenue place de la Libération (1918) puis place Jean Jaurès (1946)

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En 1849, le Conseil général du Gard autorise la création d’un marché hebdomadaire, tenu tous les samedis, sur la place de Bouzac. Deux ans plus tard, le préfet accorde l’établissement de deux foires annuelles sur la place, fixées le 8 mai et le 8 octobre ; une troisième, demandée pour le 15 janvier, lui est refusée.
La Société des mines, qui va s’impliquer dans la gestion communale pendant des décennies, devient omniprésente dans la vie des mineurs et de leur famille : habitations et écoles leur sont fournies, un magasin aux vivres leur permet d’acquérir le nécessaire vital à des prix les plus bas. En 1856, cette coopérative, appelée le Magasin Général, installée rue de la Verrerie, fournit aux Grand-Combiens 1.635 tonnes de pain à 35 centimes le kilo, 90 tonnes de viande à 1 franc le kilo et 397.000 litres de vin à 40 centimes le litre. Une filiale de ce Magasin général est aménagée en 1867 sur la place Bouzac.

Lors de son assemblée générale du 29 mai 1857, la Société anonyme des mines de la Grand’Combe arrête le projet définitif d’une église à édifier sur la Place de Bouzac, en remplacement du 
local très-exigu qui sert de culte depuis le 18 octobre 1850 dans le quartier de la Frugère : le budget est fixé à 225.000 francs, payable à raison de 50.000 francs en 1857, 75.000 francs en 1858, le solde à réception du monument.
L’architecte Pierre Prosper Chabrol (1812-1875) est chargé des plans et de la construction de l’édifice, dont la première pierre est posée le 4 octobre 1857. L’Evêque de Nîmes, Monseigneur Plantier, préside à l’inauguration de l’Église Notre-Dame de l’Immaculée Conception, le 12 juin 1864.

La Grand’Combe – Grande Place de Bouzac, Marché et Eglise

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A La Grand’Combe, les monuments fleurissent sur le plateau de la Grande Place de Bouzac.
Une grande fontaine monumentale est tout d’abord aménagée, dans les années 1860-1870, en face de la Croix de Misson installée sur le parvis de l’église.
Peu après le décès du directeur des mines Jules Callon, survenu le 7 juin 1875, on élève en son honneur, un obélisque monumental, contenant un médaillon de marbre à son effigie. Inauguré le 26 mars 1876, ce monument est placé face à la fontaine.
Puis c’est au tour de François-Pierre-Marie Beau (1815-1879), maire de la Grand’Combe de 1850 à 1863, directeur des mines à partir de 1848, d’avoir droit à son buste en marbre blanc, élevé sur un piédestal de grès de Champclauson. Inauguré le 3 avril 1881, il est érigé face au monument Jules Callon. François Beau avait remplacé Jules Callon dans son poste de directeur des mines, suite à de véhémentes manifestations de grévistes à son encontre en avril 1848…
Callon et Beau n’ayant pas eu que des amis, les monuments érigés à leur mémoire, entourés d’une grille de protection, vont subir des dégradations le 24 janvier 1885. A la suite de ces mutilations, un troisième monument, toujours en forme d’obélisque, est construit dans l’alignement du premier, à l’occasion de la Sainte-Barbe du 4 décembre 1885, afin d’
attester le dévouement et la fidélité des mineurs et protester contre les odieux agissements des vandales.Une souscription des ouvriers et du personnel du chantier couvre l’installation de ce nouveau monument.

La Grand’Combe – Petit Obélisque en hommage aux fondateurs des mines, Grand Obélisque Jules Callon, Buste François Beau, Fontaine, Croix de Mission

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Les festivités grand’combiennes, orchestrées par la Compagnie des Mines, culminent lors de la Sainte-Barbe de décembre : chaque année, la messe est suivie d’un cortège, d’un banquet et de grandes fêtes organisées sur la Place de Bouzac où de nombreuses attractions foraines viennent s’installer ; la musique y est bien entendu présente.
Les formations musicales apparaissent dès 1860, avec la création de l’orphéon de la Grand’Combe, dirigé par M. Lose. En 1885, la Sainte-Cécile est active pendant quelques années, suivie par la Lyre des Mineurs fondée en janvier 1896.
M. Starck, en mars 1901, fonde l’Harmonie de la Compagnie des mines de la Grand’Combe, formation qu’il dirige toujours après 1923. Starck était préalablement, jusqu’en 1901, date de sa retraite, chef de la musique du 40e régiment de ligne de Nîmes.
C’est à coup sur, à l’instigation de Starck, que la Compagnie des mines décide de faire édifier un Kiosque à musique, sur la Place de Bouzac, face au petit obélisque de 1885.
Inauguré en 1902, ce Kiosque, de forme octogonale, construit sur un soubassement en pierre, entouré d’une balustrade en bois, est accessible par un escalier de huit marches. Ses colonnes en fer forgé supportent une toiture en zinc. En 1909-1910, la rambarde en bois est remplacée par un garde-corps en fer forgé, tandis qu’une nouvelle toiture de zinc, à forme domale, surmontée d’un bulbe, prend la place de la couverture initiale.

La Grand’Combe – Fontaine, monuments et Kiosque à musique (première toiture et ancien garde-corps)

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Malgré le paternalisme bon enfant mais imposé que fait régner la Compagnie des Mines sur la Grand’Combe pendant plusieurs décennies, de nombreuses grèves ont émaillé la ville minière, notamment celles de décembre 1881, d’octobre 1896, d’avril 1897…
Aussi, dès la première occasion qui s’offre à eux, les grand-combiens font raser les monuments relatifs aux fondateurs de la Compagnie des Mines, Callon et Beau, sur la place de Bouzac devenue place de la Victoire en 1918, pour faire construire à leurs places le monument aux morts de la guerre 1914-1918. La fontaine monumentale disparaît dans le même temps, seuls le Calvaire en fer et le Kiosque à musique sont préservés.
Ce monument aux morts en bronze, oeuvre des sculpteurs Roger de Villiers (1887-1958) et Maxime Real del Sarte (1888-1954), est inauguré le 11 novembre 1922, financé par une souscription publique de 100.000 francs,

La Grand’Combe – Kiosque à musique et Monument aux morts 1914-1918 – Kiosque à musique et Place du marché

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En 1946, la place de la Libération est à nouveau débaptisée pour adopter le nom de Jean Jaurès.
Le Kiosque à musique est abattu dans les années 1960. … et en 2009, grâce à quelques nostalgiques, une pseudo-copie de l’ancien Kiosque à musique est construite et érigée à l’extrémité de la place Jean-Jaurès, sur le carrefour Callon-Talabot-Soustelle.
Kiosque supprimé, puis remplacé.

voir ici, Place Jean Jaurès à La Grand’Combe, aujourd’hui.
Nouveau kiosque à musique à La Grand’Combe, aujourd’hui.(1/2) —(2/2)

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publié par Jean Marc Lun 8 Oct 2018 16:43

9 décembre 1860 — Fête de La Sainte-Barbe à La Grand’Combe. Jeux, divertissements et concert de l’Orphéon sur le plateau de Bouzac
— Hier mardi, nous écrit-on d’Alais, la fête de la Sainte-Barbe a été célébrée à Bességes, à la Grand’Cornbe, à Portes avec son éclat accoutumé.
A la Grand’Combe, la fête a été inaugurée de la même manière. Au retour de la messe, célébrée à l’Eglise de la Frugère, divers jeux et divertissements eurent lieu sur le plateau de Bouzac auxquels vinrent s’ajouter des chœurs exécutés par le jeune orphéon de la Grand’Combe.
A une heure, cinq coups de canon annoncent le banquet des ouvriers, pour lequel des tables portant 3.600 couverts avaient été dressée sur le plateau.
Chacun accourt auprès de sa bannière ; en quelques minutes, grâce aux sages mesures prises, les places sont occupées dans le plus grand ordre au milieu des gais propos et de la jubilation générale.
Après le débit d’un poème patois, remarquable à plus d’un titre ; le chant, par l’Orphéon, du chœur Marchons ensemble, et plusieurs toasts, dont l’un porté à l’Empereur, M. Beau, directeur des Mines et Maire de la Grand’Combe, a prononcé l’allocution suivante (…) (discours)
Ces courtes et franches paroles ont été couvertes d’unanimes applaudissements.
Un bal champêtre et un feu d’artifice ont terminé cette belle journée.

4 décembre 1863 — La Sainte-Barbe toujours d’actualité. Messe, cortège, banquet, jeux, orchestre et bal…
— La Sainte-Barbe est annoncée à la Grand’Combe, le 4 décembre, à minuit, par une salve de onze coups de canon ; des détonations répétées répondent à ce signal sur toute l’étendue de la vallée et au siège de tous les ateliers. La même salve se fait entendre à six heures du matin.
Nous avons vu se réunir sur la grande place qui s’appelle le Plateau de Bouzac, les autorités de la commune, les administrateurs, directeurs, ingénieurs et employés de la compagnie. Le personnel de chaque mine et de chaque atelier, avec bannière, était groupé à des places marquées d’avance. Un immense cortège, précédé des tambours, de la musique et de l’orphéon s’est alors dirigé, sous l’escorte de la compagnie des sapeurs pompiers, vers l’église, où une messe en musique a été chantée. Après la célébration de l’office divin, le même cortège s’est reformé
pour revenir sur le Plateau de Bouzac. Là, les travailleurs de tout rang, rangés en ordre derrière leurs bannières, se sont formés en un cercle au centre duquel sont entrés les fonctionnaires et les conseillers de la commune, les directeurs et employés de la compagnie, de nombreux invités, etc. Quand le silence s ‘est fait, M. Beau, ex-directeur de la compagnie a pris la parole (…)
Des applaudissements ont éclaté, puis les rangs se sont rompus et chacun est allé fêter en famille la sainte patronne, grâce aux largesses de la compagnie qui avait remis à chaque travailleur une somme suffisante pour subvenir largement à cette douce satisfaction.
Les administrateurs de la compagnie, les fonctionnaires et les invités sont allés s’asseoir à un banquet où a régné la plus franche gaîté. L’ordonnance et la composition du festin, préparé par M. Balazar de Nîmes, a été jugé par tous les convives faire complètement honneur à cet habile élève de Vatel. Au dessert, on a bu à la santé des administrateurs et directeurs et à la prospérité de la compagnie, au développement industriel de laquelle sont attachés le salut et l’aisance de tant de familles intéressantes.
Toute l’après-midi, divers jeux ont amené la foule sur le Plateau de Bouzac. Ici le tir à la cible, là un mât de cocagne, plus loin le jeu bouffon de la poêle à frire, plus loin des orchestres invitant à la danse.
A la nuit, un feu d’artifice devait être tiré ; mais la bise soufflait si fort que la partie a été remise au dimanche suivant.

1er décembre 1883 — Lors de la Sainte-Barbe, forains et saltimbanques s’installent pendant plusieurs jours sur la place de Bouzac
— La Grand’Combe. La fête de la Sainte-Barbe s’annonce comme devant être très brillante. La Compagnie, dès aujourd’hui, fait procéder aux travaux matériels qui doivent servir de base à la fête. D’un autre côté, une foule de marchands et de saltimbanques s’installent déjà sur la vaste place de Bouzac où s’élèveront bientôt, par leurs soins, des milliers de comptoirs coquets.

24 janvier 1885 — Les monuments des fondateurs de la Compagnie des mines vandalisés sur la place de Bouzac
— La Grand’Combe, 24 janvier 1885. Dans la nuit dernière, un acte abominable de vandalisme a été accompli : des malfaiteurs ont brisé le buste de M. Beau, ancien directeur, et le médaillon de M. Callon, fondateur de la Compagnie des Mines de la Grand Combe. Ce buste était sur un piédestal entouré d’une grille, placé au milieu du plateau de Bouzac, et le médaillon dans l’intérieur de la grille. Une information est ouverte.

La Grand’Combe – Kiosque et square, monuments fondateurs compagnie des mines – Kiosque, monument aux morts 1914-1918, Croix de mission

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20 septembre 1896 — Concert de la Lyre des Mineurs sur la Place de Bouzac
— La Grand’Combe. Dimanche 20 du courant, sur la place de Bouzac, de 4 à 5 h. du soir, un brillant concert sera exécuté par notre musique la Lyre des Mineurs. Programme : 1. Le Réserviste, pas redoublé, par Bléger. — 2. Rêve d’or, fantaisie, par Chargnioux. — 3. La Source de la Seine, par Ziégler.

4 octobre 1896 — La Lyre des mineurs défile en musique sur les places de La Grand’Combe
— La Grand’Combe. Aujourd’hui dimanche, notre jeune musique, la Lyre des mineurs, fera le tour de la ville en jouant les meilleurs morceaux de son répertoire.
Réunion des membres exécutants à 5 h. ½ du soir, salle des répétitions. Itinéraire et programme :
Place de la Mairie : Source de la Seine fantaisie par Bléger. — Place de Trescol : Rêve d’or, fantaisie par Chargnioux. — Place de Bouzac : Souvenir de Valence, fantaisie par Bléger. — Place de la Verrerie : Vive l’union, pas redoublé par Deplace.

24 avril 1897 — Une journée de grève « ordinaire » à La Grand’Combe. Invariablement, la place de Bouzac est envahie par des milliers de mineurs grand’combiens et la gendarmerie arrive ensuite pour disperser ou arrêter les plus pugnaces. Licenciements secs sont de coutume…
— La Grève de La Grand’Combe. 24 avril. Hier, à la réunion de 3 heures du soir, les grévistes étaient un peu plus nombreux qu’à la séance du matin. C’est toujours le même cérémonial qui est employé. Toujours drapeau en tète quelques femmes précèdent le cortège, et invariablement les mêmes chansons. Rouquette occupe le siège de la présidence. Il donne le compte rendu des opérations financières du syndicat, dont l’avoir, à l’heure qu’il est, serait de 420 fr. On donne lecture d’une lettre d’un nommé Vincent, puis Rouquette annonce la venue des députés socialistes, Basly et Lamendin, et la séance est levée. On se donne rendez-vous pour le lendemain soir.
Je dois dire ici que, dans la précédente réunion, on avait fait connaître qu’il n’y aurait plus de séances dans la matinée.
A la sortie de la réunion du soir, les grévistes avaient décidé de se rendre à la mine Ricard.
Ils en ont été empêchés par la troupe et les cavaliers qui barraient le passage. Ils se sont réunis alors en nombre assez important sur la place de l’Eglise, pour attendre les ouvriers et lorsque ces derniers accompagnés, comme la veille, sont arrivés devant la place de Bouzac, des cris et des huées les ont accueillis. L’attroupement était considérable et certains groupes de grévistes manifestaient assez bruyamment.
La gendarmerie a dispersé la foule et a dû opérer deux arrestations, celles des nommés Clément Auguste et Laurent Marcel.
A ce moment, deux personnes revenant de La Levade m’apprenaient qu’un enfant de onze ans nommé Baille venait d’être écrasé par des wagons qu’on avait mis en mouvement dans la voie de garage qui se trouve en face la place de Trescol.
On me rapporte que le garde Vernet, qui était de service à la Frugère, a été injurié et sifflé par des grévistes qui l’ont traité de voleur.
A mon arrivée, ce matin, j’ai été avisé que la Compagnie venait de faire apposer une affiche.
Je suis allé immédiatement à La Levade pour en prendre-connaissance. En voici le texte :
« Avis. Les postes de nuit, sauf pour les travaux urgents de réparations, sont supprimés.
Les ouvriers de toute catégorie, dont les noms ne figurent pas sur les listes des congédiés que les nécessités commerciales nous ont obligé de dresser, sont avisés que tous ceux qui ne se présenteront pas au travail mardi matin 27 avril seront considérés comme démissionnaires. Grand’Combe, 23 avril 1897. Le directeur général de la Compagnie, Emile Graffin.»
A Bouzac, la place était occupée militairement.

(Journal l’Eclair, quotidien du Midi 24 avril 1897)

26 juin 1898 — Les feu de la Saint-Jean sur le plan de Bouzac
— La Grand’Combe. Le feu de la Saint-Jean. L’antique coutume des feux de joie n’est pas près de disparaître dans notre ville. C’est, ici, une véritable cérémonie à laquelle s’associe toute la population et qui revêt un caractère religieux très imposant. C’est ce que nous avons revu encore jeudi dernier. Le plan de Bouzac était envahi par une foule immense. Pendant que le gigantesque bûcher s’allumait, des pétards, des fusées, des feux d’artifice, étaient tirés de toutes parts. Pour compléter la fête, la Lyre des mineurs jouait les meilleurs morceaux de son répertoire. Bref, soirée magnifique, dont notre population gardera le souvenir.

28 octobre 1902 — Un des premiers concerts de l’Harmonie de la Compagnie des Mines et de son chef M. Starck sur la place de Bouzac
— La Grand’combe. Le concert donné hier par l’Harmonie de la Compagnie des Mines avait attiré une foule très nombreuse sur notre superbe place de Bouzac. Nous avons, une fois de plus, constaté les progrès faits par cette société musicale, dont la formation remonte à peine à une année, aussi les applaudissements ont-ils été unanimes après l’exécution de chacun des morceaux annoncés par le programme.
Nous nous faisons un plaisir d’adresser nos félicitations à M. Starck, notre très sympathique et excellent chef de musique, ainsi qu’à ses nombreux et studieux exécutants, leur prédisant, au nom du monde musical de La Grand’Combe de glorieux succès dans les concours qui auront lieu dans notre région pendant l’année 1903.

Quelques concerts sur le Kiosque à musique de la place de Bouzac
18 janvier 1903 — La Grand’Combe. Harmonie de la Compagnie des mines. A 2 heures, sur la place de Bouzac. 1. Marche des P’tits Bleus, Chatan. — 2. Les Saltimbanques, fantaisie, Meiners. — 3. Le Premier Pas, mazurka, Ganne. — 4. Ballet de Coppélia, Rouveirolis. — 5. Froufrou, valse, Delibes.
8 février 1903— Harmonie de la Compagnie des mines. Aujourd’hui à 3 h. ½ du soir sur le kiosque de la place Bouzac. 1. L’amour boiteux, chanson de Fragol. — 2. Fantaisie sur le Petit Duc, Lecoq. — 3 Mazurka de concert Rouveirolis. — 4 Les Saltimbanques, fantaisie, Ganne. — 5 La Belle Meunière polka imitative, Parés.
27 septembre 1903 — Programme du concert qui sera donné aujourd’hui dimanche 27 septembre, par l’Harmonie des Mines, sur le kiosque de la place de Bouzac, à 4 heures du soir : 1. Le Chevalier-garde, marche, Derouy. — 2. Franche amitié, ouverture, J. Martin. — 3. Valse berceuse. Mme Baudrand. — 4. Grande fantaisie sur Barbe bleue, opéra-bouffe, Offenbach. — 5. En mail-koach, polka, Wittmann.
17 janvier 1904 — Harmonie des Mines. A 3 heures, sur le kiosque de la place de Bouzac : 1. Marche des Athlètes, Schepper. — 2. Le Pré aux Clercs. Hérold, arrangé par Starck. — 3. La Muette de Portici, fantaisie pour piston, orchestrée par Starck, Auber-Arban. — 4. Martha, grande farihisie, Flotow. — 5. Premier aveu, valse, Signard.
23 juin 1904 — Harmonie de la Compagnie des Mines. Concert donné, à 8 h. du soir, au kiosque de la place Bouzac. Programme : 1. La Viennoise, marche autrichienne, Kral. — 2. Carmen, fantaisie, Bizet. — 3. Chasse à courre, Buot. — 4. Rigoletto, grande fantaisie, Verdi-Kessels. — 5. La Grève des Mineurs, Geng.

La Grand’Combe – Kiosque et église place de la Victoire (Bouzac) – Marché, Kiosque et Eglise

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Hiver comme été, tous les dimanches ou presque, l’Harmonie des Mines joue sur le Kiosque de Bouzac
5 février 1905 — La Grand’Combe. L’Harmonie des Mines, à 3 h. ½, kiosque de Bouzac. A La Grand’Combe, pas redoublé, Mme Baudrand. — Mireille, fantaisie, Gounod. — Marche tartare, Ganne. — L’Africaine, fantaisie, Meyerbeer. — Le Premier pas, mazurka, Labit.
18 juin 1905 — La Grand’Combe. Harmonie de la Compagnie des Mines. Aujourd’hui à 5 heures sur le kiosque de Bouzac. Programme : 1. Les Pioupious de France, Ithier. — 2. Lohengrin, Wagner. — 3. Intermezzo de Cavaleria rusticana. Mascagni. — 4. Ouverture de concert, G. Wettge. — 5. Badinage, polka, Sourilas.
4 février 1906 — La Grand’Combe. Harmonie des Mines. Dimanche 4 février, à 3 h. ½, sur le kiosque de la place de Bouzac : 1. Souvenir du 40e de ligne, Aulagner. — 2. Ouverture du Domino Noir, Auber. — 3. Rose Mousse, entr’acte, Borel-Clerc. — 4. Barbe bleue, grande fantaisie, Offenbach. — 5. Elégie, adagio, Stark. 6. Souvenir d’avril, mazurka, L. André.
14 décembre 1907 — La Grand’Combe. Harmonie de la Cie des Mines. Dimanche 15 décembre, à 3 heures ½, concert sur le kiosque de la place de Bouzac. Programme : 1. En avant, marche allemande, Menzel. — 2. Les Martyrs, sélection sur l’opéra de Donizetti. — 3. Entr’acte de Loreley, la Fille du Rhin, Neswadba. — 4. Fantaisie sur les Dragons de Villars, Maillart. — 5. La Reine de la fête, mazurka de concert, Starck.
10 octobre 1909 — La Grand’Combe. Harmonie des Mines. Dimanche 10 octobre, à 4 heures du soir, concert sur la place de Bouzac. Programme : 1. Les Fantabosses, air basque, Ishier. — 2. Le Petit Duc, sélection, Lecoq. — 3. Marche Tartare, Ganne. — 4. Rigoletto, grande fantaisie, Verdi. — 5. Les Hydropathes, suite de valses, Gung’l.
17 avril 1910 — La Grand’Combe. Harmonie des Mines. Dimanche, 17 avril, à 4 heures, concert sur le kiosque de la place de Bouzac. Programme : 1. Fiançailles, marche nuptiale, Goublier. — 2. Ouverture de concert, Govaèrt. — 3. Valse triste, Mme Baudrand. — 4. Le Freischutz, grande fantaisie, Weber. — 5. Pour toi, mazurka, Sciupi.

5 mai 1923 — La Fête du Printemps à La Grand’Combe. La musique de la compagnie des mines toujours aux ordres de Starck
— C’est avec la plus vive satisfaction que la population a accueilli l’annonce de la fête du Printemps, organisée par le Comité des fêtes de la société des trompettes La Fraternelle.
Nous savons combien les dirigeants de cette vaillante phalange ont à coeur de mériter l’approbation du public Grand-Combien. On nous promet une vraie journée de gala. Il serait croyons-nous superflu de faire l’éloge des Enfants de la Patrie et de L’Echo de la Fontaine de Nimes.
Connaissant de réputation l’accueil chaleureux fait aux sociétés invitées, ils tiendront à se surpasser pour rester dans l’estime du public et mériter ses applaudissements.
La musique de la Compagnie des Mines de la Grand-Combe, sous l’habile direction de son sympathique chef, M. Starck, nous jouera avec le brio que nous lui connaissons les meilleurs morceaux de son répertoire aussi choisi que varié.

La Grand’Combe – Place Bouzac, monument aux morts et kiosque à musique

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Est active à La Grand’Combe en 1909, l’Harmonie de la Compagnie des Mines, fondée en 1901, présidée par Dorades, dirigée par Starck, avec 50 exécutants.



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ARTICLE DU MIDI LIBRE (de 2013) :

Le kiosque d’entrée de ville a pris place sur l’esplanade Ferdinand-Durand

Le kiosque d'entrée de ville a pris place sur l'esplanade Ferdinand-Durand
Ce nouveau kiosque servira de support aux 24ièmes Floralies le 1er mai (2013). © D.R.
 

Durant la semaine, les employés communaux ont commencé à équiper le kiosque, [modeste] réplique de l’ancien kiosque à musique du plateau Bouzac, qui ornait jusqu’alors le rond-point d’entrée de ville avant le début des travaux.

Démonté voici quelques mois, il attendait de connaître son nouvel emplacement. Et voici qu’il vient de le trouver en bordure de l’esplanade Ferdinand-Durand, à quelques mètres du rond-point Portal.

Mieux, le kiosque aura l’honneur de servir de support le 1er mai prochain (2013) aux 24èmes  Floralies et c’est un nouveau ruban qui sera coupé par les autorités à cet effet. Et voici que le trait d’union est vite trouvé, puisque l’on a reparlé durant la semaine de l’histoire du kiosque à musique que toutes nos tempes grises ont connu sur Bouzac et démonté dans les années 60, malgré la réticence de la population.

Mieux, on ne sait pas ce qu’il est devenu. On a entendu, « qu’il aurait été vendu. » Et même aperçu « dans certaines grandes villes ». « Il doit y avoir des personnes encore aujourd’hui qui savent où il est. » Une chose est certaine lorsque les vieux démons resurgissent, comme cela a été le cas, les souvenirs de jeunesse également et même une certaine amertume. « On aurait jamais dû le laisser démonter, mais à l’époque, on se foutait de tout. »

§

Dernières infos :

– A l’instar du « Canada Dry », le kiosque à musique de Marseille situé en haut à gauche de La Canebière, aux Allées Meilhan, entre la façade des bâtiments vitrés de la mairie du 1er et 7° arrondissement de Marseille et à l’arrière du « Monument des Mobiles » de 1870, ressemble à s’y méprendre au kiosque de La Grand-Combe : il a le charme suranné du kiosque de La Grand-Combe, mais n’est pas le kiosque de La Grand-Combe, car implanté en son lieu actuel dès 1911.

– Un récent sondage personnel auprès de Grand-Combien(e)s d’âges divers et variés donnent pour résultat : 50% des sondés avouent ne pas savoir qui est responsable du tour de prestidigitation ayant eu pour conséquence la disparition, à ce jour définitive, du premier kiosque de La Grand-Combe et 50% qui disent la même chose, mais ajoutent qu’il y a forcément des Grand-Combien(e)s qui connaissent le nom du ou des prestidigitateurs. Alors si vous appartenez au deuxième groupe, n’hésitez pas à nous faire part de vos lumières.

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Poésie : Le kiosqe à musique de la Grand-Combe
Composés par G. Delannoy
Tiré du recueil : Poésies Grand-Combiennes

Première publication le : 14.01.2019
Comptine : Youtube

Source article : Midi Libre
Publié le 25.04.2013

Reblogué et commenté par G. Delannoy.
Pour Mars de la Regordane.
Première publication, le : 04.06.2018
Dernière résion, le : 06.02.2019

2 réflexions sur “La Grand-Combe : où est passé le kiosque à musique ?

  1. L’explication du maire actuel, trouvée sur FaceBook, le 17.01.2021 à 17h
    Sur la page de Angela Luperini-Saezvive / Les cévenols
    A LIRE SUR https://www.cparama.com/…/kiosques-a-musique-t21074-460…:

    POST : « Patrick Malavieille à Marc Galiere
    – Le kiosque à été démoli dans les années 60, suite à une délibération du conseil municipal qui avait jugé les travaux de rénovation trop onéreux … »

    Donc selon les informations de la page Wikipédia de La Grand-Combe :
    Ou bien, sous la mandature de Germain Soustelle, maire de La Grand-Combe de 1947 à 1965, conseiller général (SFIO) du canton de La Grand-Combe (1951-1964).
    Ou bien sous la mandature de son successeur Maurice Larguier, maire PS de 1965 à 1989

    Qui pourra apporter plus de précisions
    – sur la date de démolition, et
    – sur les coûts « trop onéreux » pour la municipalité d’une ville pas encore sinistrée …

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